Parmi les 9 thématiques des Assises de la transition écologique à Orléans, la rénovation énergétique des bâtiments est un enjeu majeur. Sans une action forte sur ce sujet, la réduction des gaz à effet de serre restera vaine. Le Plan Climat de la métropole est très ambitieux, mais s’en donne-t-il les moyens ?
Sur Orléans Métropole (OM), la rénovation énergétique des bâtiments est une mesure incontournable pour atteindre les objectifs fixés dans son Plan Climat Air Énergie Territorial voté à l’unanimité par le conseil métropolitain en novembre 2019 .Par ce vote les élus s’engagent , d’ici 2050, à diminuer de 50% la consommation d’énergie finale d’OM et à réduire de 75% les émissions de GES (facteur 4) sachant que le PCAET devra être revu car la loi relative à l’énergie et au climat du 08 Novembre 2019(1) durcit l’objectif et prévoit « d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 en divisant les émissions de gaz à effet de serre par un facteur supérieur à six ».
Vous pouvez découvrir notre questionnaire transmis à la métropole ICI
En effet, sur le périmètre d’OM le secteur du bâtiment (résidentiel et tertiaire) est le plus gros consommateur d’énergie tous secteurs confondus, il représente les 2 tiers (66.4%) de l’énergie finale totale ,et plus de la moitié (55.2%) du total des émissions de gaz à effet de serre (PCAET- stratégie/ pgs 8 et 12/18) (2).
Le collectif Alternatives Territoriales Orléans (ATO), créé à l’initiative d’Alternatiba, s’est fixé comme but de « stimuler » les élus d’OM afin qu’ils agissent pour respecter les objectifs du PCAET au niveau du Bâtiment. Les citoyen·nes réunis par ATO en Octobre 2018 ont décidé de se focaliser sur la rénovation énergétique des bâtiments résidentiels compte tenu de ses impacts sur la lutte contre le réchauffement climatique et sur la réduction des inégalités. L’étude du PCAET nous a conforté dans notre choix.
En effet, le secteur résidentiel représente la plus grosse part de la consommation d’énergie finale d’OM avec 38.4% du total, il en est de même pour les émissions de GES avec 33.4%. Par ailleurs, la lutte contre la précarité énergétique, à peine effleurée dans la version disponible du PCAET d’OM, est un levier majeur de justice sociale (sur OM +/- 15 000 ménages sont en situation de précarité énergétique). La LTECV de 2015 fait de la lutte contre la précarité énergétique l’un des objectifs majeur de la politique du pays et fixe comme objectif d’éradiquer la précarité énergétique d’ici 2025 (soit d’ici la fin du mandat du conseil métropolitain en place ). C’est aussi un enjeu économique important car l’accélération de la rénovation énergétique des logements(le PCAET prévoit de multiplier par 10 le nombre de rénovations énergétiques soit de 250 à 2500 /an) développera l’emploi (900 emplois à l’année sont annoncés dans le PCAET d’ OM -schéma directeur pg 16/77 (3), pour la rénovation de 2500 logements/an sur 30 ans).
Par ailleurs l’éradication de la précarité énergétique réduira les dépenses de santé en offrant aux ménages concernés des logements mieux chauffés et plus sains, la cohésion sociale sera renforcée.
Voter un Plan Climat c’est facile, le mettre en application avec des moyens conséquents c’est indispensable pour maintenir la crédibilité des responsables politiques. Alors nos questions resteront-elle sans réponse ?
Vous pouvez découvrir notre questionnaire transmis à la métropole ICI
(1) Loi Énergie Climat de 2019
(2) Actions du Plan Climat d’Orléans Métropole
(3) Schéma directeur du Plan Climat