Orléans, le 4 mars 2020. L’association Alternatiba Orléans a publié un décryptage des programmes des listes candidates aux élections municipales à Orléans. Cette deuxième phase d’analyse fait suite aux engagements pris par ces listes lors de la signature du Pacte pour la transformation écologique, proposé par l’association en janvier. Le constat est contrasté pour les militants climat : si certains programmes promettent des mesures ambitieuses face aux enjeux climatiques, d’autres sont loin d’être à la hauteur.
Les programmes proposés par les listes candidates à Orléans proposent-elles les mesures ambitieuses et à la hauteur du défi climatique ? Est-ce que les engagements pris par chaque liste candidate lors de la signature du Pacte pour une transformation écologique se sont retrouvés dans les programmes proposés aux Orléanais ? Voilà la problématique que s’est posée l’association Alternatiba Orléans pour sa deuxième phase d’analyse climat en amont des municipales. Son groupe de travail Alternatives Territoriales, chargé du plaidoyer auprès des politiques locaux, a réalisé un décryptage des programmes de chaque liste :
- un premier décryptage général de l’ensemble du programme,
- un deuxième décryptage plus détaillé par programme.
Télécharger en pdf le décryptage général
(Retrouvez en fin d’article le décryptage détaillé par programme)
« Le but de notre décryptage est de proposer des repères aux citoyens qui s’apprêtent à voter pour le dernier mandat pour le climat. Dans notre analyse, nous vérifions à la fois si les programmes correspondent aux engagements pris auprès de nous en janvier, et aussi si ces programmes proposent, dans les 4 secteurs clés que nous avons définis, les changements structurels nécessaires pour relever le défi climatique et répondre à l’urgence sociale et environnementale », précise Geneviève Cribier d’Alternatiba Orléans.
Le constat fait par l’association est contrasté : Alors que l’urgence climatique et les attentes des citoyens n’ont jamais été aussi palpables, les membres d’Alternatiba estiment que les programmes de certaines listes échouent à tenir compte de l’urgence climatique, sociale et environnementale. « Notre démarche a permis de faire émerger des priorités climat dont les listes ne seraient peut-être pas saisies. Nous avons pu constater des évolutions dans les programmes en fonction de nos interpellations lors des réunions publiques des candidats. Mais si certains programmes ont bien intégré les transformations structurelles, d’autres s’y refusent. En outre, des priorités que les listes s’étaient pourtant appropriées lors de la signature du Pacte pour une transformation écologique, ont disparu dans certains programmes », estime Vincent Lombard d’Alternatiba Orléans.
Une démarche au service de la génération climat
A un peu plus d’une semaine du premier tour des élections municipales, Alternatiba Orléans va s’atteler à diffuser ce décryptage auprès des Orléanais par différents moyens. Si cette analyse est disponible sur les réseaux sociaux et leur site internet, ses militants vont également aller à la rencontre des électeurs. Après les élections, les militants veilleront à ce que la liste élue respecte les engagements pris auprès des citoyens lors de la signature du Pacte pour une transformation écologique. Au cas contraire, les citoyens ne manqueront pas de dénoncer les insuffisances des décisions et les dangers que cela représente pour les Orléanais.
Télécharger en pdf le décryptage détaillé par programme
Voici le constat par mesure :
- Rénovation énergétique : Une seule liste ne s’engage pas dans son programme sur la rénovation énergétique des bâtiments résidentiels (logements). L’accompagnement en priorité des ménages en situation de précarité énergétique n’apparaît pas clairement dans tous les programmes. Dans aucun programme n’est mis en avant le secteur résidentiel comme premier consommateur d’énergie finale et premier émetteur de gaz à effet de serre sur le territoire d’Orléans Métropole comme le précise le Plan Climat Air Énergie Territorial. Toutes les têtes de liste ont pourtant, durant le mandat actuel qui prend fin, voté ce PCAET à l’unanimité mais elles semblent déjà l’avoir oublié, la lutte contre le réchauffement climatique n’est apparemment toujours pas leur priorité.
- Gestion de l’eau : Une majorité de listes est favorable à une gestion publique de l’eau et de l’assainissement à l’échelle de la métropole dès 2024.
- Transports collectifs : Le sujet de la gratuité est abordé dans tous les programmes avec une modulation soit d’âge soit sociale. Un seul projet annonce une gratuité totale en fin de mandat. Cette gratuité n’aurait aucun sens sans repenser l’accès à la ville pour les véhicules à moteurs, or c’est l’élément le plus timidement abordé dans toutes les listes. Rappelons que c’est l’objectif de neutralité carbone qui est en jeu pour 2050. A vouloir ménager la chèvre et le chou, le résultat risque de se faire attendre.
- Déplacements actifs : Le thème du vélo a trouvé une place centrale dans de nombreux programmes et les candidats ont multiplié les annonces et promesses à ce sujet. La question du franchissement de la Loire est abordée de manière simple, rapide et efficace par plusieurs listes (réserver une voie sur le pont George V), ce qui est positif. On peut craindre de manière globale que les notions d’“itinéraire cyclable” et de “piste cyclable” employés ici et là masquent des différences d’approche concrète importantes. La question de la priorisation/hiérarchisation des modes de déplacement est encore abordée de manière timide à l’échelle de la ville quand elle n’est pas tout simplement niée dans une approche qui se veut consensuelle (“partage de l’espace”) mais qui ne pourra aboutir qu’à ne changer la situation qu’à la marge.
- Préservation des terres agricoles : Les listes ont beaucoup de réticence à afficher explicitement l’objectif “zéro artificialisation nette”, très peu soutenu par les territoires : la construction sur les terres agricoles est entrée dans leur ADN.
- Agriculture et alimentation : Thème qui a été repris globalement dans l’ensemble des programmes, sur des propositions parfois différentes, sauf dans l’un d’entre eux ou il n’en est même pas question. Ce qui y figure reste souvent général et /ou sans les précisions nécessaires pour plus de cohérence. Le sujet d’une régie agricole communale est le plus clivant.